Grecs, Étrusques Ibères
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Grecs, Étrusques Ibères

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Coupe à figures rouges de Tipasa, premier quart du IVe siècle av. J-C. Tipasa. MuséeAu VIIIe siècle av. J.-C., la Méditerranée occidentale était sous contrôle des Phéniciens, des Grecs, des Étrusques, puis à partir du IIIe siècle, également des Romains.

Les Phéniciens fondèrent de nombreuses colonies, de Chypre aux côtes africaines, en passant pas la Sicile, la Sardaigne et l’Espagne. Mais ils durent rapidement affronter les autres composantes du Bassin Méditerranéen, surtout celle constituée des Grecs et de leurs colonies, qui était la plus forte et la plus profondément ancrée.


Les Grecs

Dès la première époque archaïque, les objets produits dans le monde grec connurent une diffusion exceptionnelle dans le monde classique et au-delà. Ce succès est dû à plusieurs facteurs, parmi lesquels l’indéniable qualité technique de ces pièces (surtout de la céramique, qui constitue la partie prépondérante de tout complexe archéologique), l’efficace activité des marchands grecs des diverses villes (de la mère patrie, de la côte ionienne, mais également des centres coloniaux de la partie centre-occidentale de la Méditerranée), l’appréciation favorable que connurent ces produits (vin, huile parfums). Ce dernier facteur était bien plus important que nous ne pouvons l’imaginer aujourd’hui; en effet, la réputation d’un produit agricole de haute qualité provenant du monde hellénique était telle qu’elle influença jusqu’à la façon de les consommer, imposant des ustensiles et des poteries eux aussi de provenance grecque; on recourait aussi à des imitations de ces derniers, dont la forme et l’effet décoratif suffisaient à donner une idée d’excellence et de raffinement.

Disque en bronze étrusque avec deux béliers affrontés. III sec. a.C.Le succès rencontré par les produits grecs était tel que les céramiques grecques, ou de type grec, constituaient une présence obligatoire dans tous les centres du monde euro-méditerranéen, et ce, jusqu’à l’époque romaine. Leur commerce était si capillaire qu’il est vraisemblable que les vecteurs n’étaient pas nécessairement des marchands grecs. Le parcours, parfois long, entre le lieu de production et celui de destination finale, était certainement divisé en étapes distinctes ; c’est pourquoi la présence très fréquente d’objets de manufacture grecs ne s’accompagnait pas forcément de l’arrivée de marchands arrivés directement du monde hellénique. Quoi qu’il en soit, il ne fait aucun doute que parmi toutes les cultures antiques qui bordaient la Méditerranée, la civilisation grecque a certainement été celle qui a su le mieux se faire connaître et apprécier pratiquement partout. Et elle a exercé une profonde influence sur la culture matérielle dans de nombreuses régions, s’insinuant dans les aspects du quotidien le plus ordinaire.

Sur la base de ce qui précède, il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les produits d’origine grecque fussent monnaie courante et circulassent activement dans les divers contextes du monde phénico-punique, en dépit des rivalités politiques et commerciales qui affectaient ces deux mondes.

Les Phéniciens fondèrent de nombreuses colonies, de Chypre aux côtes africaines, en passant pas la Sicile, la Sardaigne et l’Espagne. Mais ils durent rapidement affronter les autres composantes du Bassin Méditerranéen, surtout celle constituée des Grecs et de leurs colonies, qui était la plus forte et la plus profondément ancrée.


Urne provenant de la nécropole punique des Andalouses. IVe siècle av. J.-C. Oran. Musée National A. ZabanaLes Étrusques et les Italiens

La tradition historique, désormais confirmée par une documentation archéologique de plus en plus consistante, attribue aux Étrusques une intense activité commerciale (ainsi que politico-commerciale) dans le secteur occidental du Bassin Méditerranéen. L’un des signes les plus évidents en est la diffusion des marchandises de provenance étrusque ainsi que la fondation de véritables colonies (comme Aleria, en Corse, et Gènes, en Italie) et d’établissements étrusques dans des centres dominés par d’autres peuples (tels que celui qui a récemment été découvert au sein de la colonie phocéenne de Marseille, ou divers autres cas le long de la côte méditerranéenne française). Précisons toutefois que les marchandises étrusques ne s’accompagnaient certes pas de la capacité de pénétration des produits grecs, et leur diffusion directe concerne surtout la côte septentrionale de la Méditerranée, où arrivaient directement les navires provenant des villes d’Étrurie. Les objets étrusques parvenus en Sicile et à Carthage permettent de comprendre que la côte méridionale n’était pas inconnue des Étrusques, mais leur nombre restreint pourrait suggérer qu’ils y sont arrivés par d’autres vecteurs (grecs et puniques), et leur distribution demeure très limitée.

La situation successive, relative à l’incorporation de l’Étrurie dans le système d’alliances romain, qui s’est produite au début du IIIe siècle av. J.-C. est complètement différente. À partir de ce moment, les villes étrusques se trouvent insérées dans un monde plus vaste, que les nouvelles conquêtes directes et l’extension progressive de la sphère d’hégémonie politique de la part de Rome touchent directement. Comme tous les autres peuples d’Italie, les Étrusques se trouvent alors impliqués dans un processus d’extraordinaire expansion économique, qui les mène jusque dans des contrées où ils ne s’étaient jamais aventurés jusqu’alors. Il est cependant très difficile de reconnaître les pièces liées à ces nouvelles routes, car la culture matérielle de l’Italie connaît alors une profonde homogénéisation, et ce n’est qu’à travers des études particulièrement attentives que l’on peut parvenir à distinguer les productions des diverses régions. C’est au sein de ce contexte historique que se situent l’arrivée à Gouraya de cet extraordinaire disque de plomb comportant des inscriptions étrusques et la diffusion au Maroc de céramique de production ibérique.


Monnaie de l'atelier de Cadix. IIIe siècle av. J.-C. Oran. Musée National A. ZabanaLes Ibères

Les relations denses qui se tissèrent entre les fondations phéniciennes du sud de la Péninsule Ibérique et les côtes de la région oranaise assument une importance particulière. Les ports de la côte algérienne constituaient, en effet, les étapes principales de la route vers Carthage et l’Orient pour les matières premières et les produits provenant de l’extrême Occident. Parmi les sites liés à la Péninsule Ibérique et en particulier, aux communautés d’Andalousie, le site qui a restitué le matériel archéologique le plus antique est l’île de Rachgoun, dans la région d’Oran. Dans les nécropoles ainsi que dans la zone résidentielle, on a découvert des céramiques phéniciennes de la fin du VIIIe siècle av. J.-C., quand l’île semble avoir été abandonnée et ses habitants transférés le long du fleuve Tafna, à Siga (l’actuelle Takembrit). Le choix de Siga comme nouveau centre pourrait avoir été déterminé par la nécessité d’établir un rapport plus fonctionnel avec l’économie locale et ses voies de pénétration à l’intérieur des terres. Au IIe siècle av. J.-C., Siga devient une des capitales de Syphax, auquel est attribué le mausolée de Beni Rhénane qui se trouve au sud ouest de la ville.

Les sites de Mersa Madakh et Les Andalouses, où a été trouvé du matériel d’importation grecque relatif au VIe siècle av. J.-C., présent également dans la nécropole ouest de Tipasa, s’inscrivent dans un horizon chronologique plus récent.

Dans les sites des Andalouses et de Rachgoun, les témoignages du rapport privilégié avec la Péninsule Ibérique sont visibles dans les structures habitatives en pierre ordinaire, semblables à celles que l’on trouve dans la région du Guadalquivir, ainsi que dans la céramique datée de IVe-IIe siècle av. J.-C.

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