La vie quotidienne : la vaisselle d’usage domestique
Pour comprendre la vie quotidienne d’une culture, rien de plus significatif que la vaisselle d’usage domestique. En effet, c’est à travers celle-ci que l’on peut comprendre le type d’alimentation et les nécessités de la cellule familiale.
Si nous analysons donc le matériel pour la production, la préparation et la consommation de la nourriture dans le cadre de la civilisation punique, nous disposons d’une source essentielle et privilégiée de connaissance. Cette analyse est possible dans la mesure où l’on a la disponibilité de contextes alimentaires tels que dépotoirs et citernes, où l’on jetait la vaisselle hors d’usage et les reliefs du repas. Ces restes permettent de distinguer, parmi le répertoire utilisé, la production locale indigène, phénicienne (tournée et modelée) et punique, et la céramique d’importation grecque ou hispanique. Un autre domaine utile pour le recueil des données nous est fourni par les contextes funéraires, où la céramique d’usage domestique était déposée en tant que partie du trousseau funéraire et, dans certains cas, employée comme urne pour contenir les restes du défunt.
La céramique appartient à une classe fonctionnelle déterminée par l’emploi auquel elle est destinée, et peut donc être du type de table (pour consommer la nourriture ou boire), à feu (pour cuisiner), récipients pour le transport et la conservation, vaisselle pour la préparation.
Le régime alimentaire des Phéniciens et des Puniques en Algérie se caractérisait, comme dans tout le monde phénicien, par la présence abondante de blé, d’orge, d’huile d’olive, de vin, de miel et d’autres aliments typiques de l’alimentation méditerranéenne. Les céréales, blé et orge, étaient consommés sous forme de fougasses ou de pain levé. La farine, moulinée dans des mortiers spéciaux, servait à faire des bouillies, de la semoule et d’autres plats.
Le plat unique le plus diffusé était la soupe punique, que l’auteur latin Plaute appelait puls punica. C’était une sorte de mélange de farine d’épeautre et de légumes secs riche en sucres, graisses, protéines et, dans une moindre mesure, de vitamines. La forme des céramiques et leur diffusion nous ont permis de comprendre que les Puniques, surtout en Afrique, avaient l’habitude de faire frire leurs aliments dans des récipients, usage encore en vigueur de même que la consommation de soupes et de graines.
