La magie
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La magie

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Scarabées en jaspe et pâte de verre de la nécropole punique de Rachgoun (Oran), Ve siècle av.J.-C. Musée National Ahmed ZabanaDans le monde antique, la magie était un secteur important de la religion, et on pouvait difficilement scinder nettement l’une de l’autre. Le terme de «magie» se réfère à des pratiques, formules ou gestes qui permettent d’obtenir des effets sur le réel, à travers l’invocation de dieux ou le recours à des objets particuliers.

En ce qui concerne la culture phénico-punique, nous savons peu de choses de la relation qui courrait entre magie et religion. Le concept de magie en milieu punique est mal connu, et on ne sait pas non plus si la pratique de la magie se constituait de rituels sporadiques et variables, ou si elle avait fini par constituer une partie importante de la pratique de la religion (comme dans la religion égyptienne, où elle faisait l’objet d’un règlement écrit).

Eléments de porte amulettes de provenance inconnue. Ve-IIIe siècle av. J.-C.Musée National  Ahmed ZabanaDans le monde punique, les amulettes, qui nous racontent la fascination des Carthaginois pour la culture magico-sacrale égyptienne, étaient très diffusés. Les amulettes étaient des objets artistiques réalisés en os, ivoire, pâte de silice, pierre dure, stéatite, pâte de talc ou cristal de roche. C’étaient de petites statuettes (représentant des sphinx, l’œil du dieu égyptien Horus ou la tête de quelque autre divinité) ou des masques grimaçants de diverses dimensions, en pâte de verre ou en terre cuite, qui symbolisaient le monstrueux et le difforme, tels que la figure du nain Patèque.

De nombreuses amulettes avaient la forme de tablettes gravées dans l’épaisseur avec des figures d’animaux domestiques (des vaches avec leurs veaux, des truies avec leur progéniture, des chats, des poissons, des faucons, des crocodiles).

Amulette en bronze du type Pateco, Oran, Musèe National A. ZabanaLe terme d’amulette signifie «charge, poids à transporter », et c’est un objet qui, porté par son possesseur, lui assure sa protection et repousse le mal, car il est source d’une force magique invisible contre les ennemis visibles et invisibles qui s’approchent de lui.

Les étuis porte-amulette, en particulier, confirment le prestige que le rituel égyptien connut dans le monde punique. À l’intérieur des étuis, étaient placées des lames de métal ou de matériel périssable (papier, peau), sur lesquels étaient reportées des théories de figures égyptisantes et de brèves inscriptions inspirées de textes magiques. La fonction principale de ces amulettes était apotropaïque: aux défunts, elles devaient assurer la conservation du corps, ainsi que le pouvoir de régénération, tandis qu’elles devaient garantir aux vivants une «protection» quotidienne. Il existait divers types. Les exemplaires les plus représentatifs sont ceux de forme cylindrique.

 

Mythes, dieux, prëtres et fidèles

La religion phénicienne peut être considérée, malgré l’acquisition de quelques éléments autochtones, comme la continuation de la religion cananéenne qui, au deuxième millénaire av. J.-C. se répand dans toutes les cités-états de l’aire syro-palestinienne. Parmi les dieux urbains les plus importants, figure le dieu Melqart, de Tyr, qui, en compagnie d’Astarté est la figure de l’expansion vers la Méditerranée Occidentale. Le dieu Melqart, dissimulé sous le nom d’Héraclès est à l’origine de la fondation de la ville d’Icosium (l’actuelle Alger). Au IIIe siècle ap. J.-C., Solin (Coll., 25, 17) raconte qu’alors que le héros se trouvait à passer par ces contrées, vingt de ses compagnons l’abandonnèrent et fondèrent la ville. Pour éviter toute compétition à propos de celui d’entre eux qui donnerait son nom à la ville, ils l’appelèrent tout simplement par le nombre qu’ils formaient. La tradition serait donc antique et grecque ; en effet, le toponyme est écrit Ikosion et il renvoie à eikosi, «vingt».

Amulette du type Astarté, IVe-IIIe siècle av. J.-C. Constantine, Musée National CirtaAu stade actuel de la documentation, le nom de Melqart n’est pas présent dans les inscriptions puniques ou néo-puniques de l’Algérie, mais Hercule est attesté dans les inscriptions latines provenant de diverses localité et l’on a toutes les raisons de penser que le culte de ce dieu est l’héritier du grand dieu de l’expansion phénicienne en Occident. Sur une inscription du sanctuaire d’El-Hofra (Constantine), Abdeshmoun se déclare «prêtre de Melqart», et dans la célèbre inscription néo-punique de Cherchel, (qui commémore la dédicace d’une statue au roi Micipsa dans son mausolée de la part d’un de ses descendants) le personnage se désigne par le titre de miqim elim qui indique une charge religieuse liée à la cérémonie du « réveil » ou de la « résurrection » du dieu Melqart. La même liturgie est citée également dans des sources littéraires se référant au roi Hiram de Tyr, au IXe siècle av. J.-C. Dans le cas algérien, on pourrait difficilement affirmer que la signification originaire de cette charge est demeurée inchangée à travers le temps, mais elle met toutefois en évidence l’importance et le prestige que des siècles de cérémonies en l’honneur du dieu avaient attribué à cette fonction sacerdotale.

Au-delà de Melqart / Héraclès / Hercule et Baal Hammon / Kronos ou Saturne, le dieu vénéré dans les tophet, d’autres divinités sont attestées dans la documentation algérienne. Dans le sanctuaire-tophet de Constantine, une vingtaine de dédicaces s’adressent à Baal Addir, le «Seigneur Puissant». On peut penser que ce nom divin est simplement une manière différente de définir Baal Hammon, le dieu titulaire du culte en ce lieu avec la déesse Tanit/Tannit, et probablement assimilé ici à une divinité locale originaire. Baal Hammon est en effet le destinataire de la majorité absolue des offrandes mentionnées dans les épigraphes de Constantine, durant la période d’activité du sanctuaire (IIIe-IIe siècle av. J.-C.).

Autel votive de Constantine, IIe siècle av. J.C. Constantine, Musée National CirtaIl nous faut enfin évoquer l’importance du culte de Tanit/ Tannit, la parèdre de Baal Hammon dans le sanctuaire de Constantine. Cette déesse présente des caractères communs avec l’Astarté de la tradition proche-orientale, à tel point que dans les formes du culte pour Vénus et Junon présentes dans l’Afrique romanisée, il est difficile de distinguer l’héritier de l’une ou de l’autre déesse punique.

Parmi les prêtres attachés aux cultes dans le sanctuaire de Cirta, nous trouvons de claires indications de l’existence de classes sacerdotales organisées selon une échelle hiérarchique. Parmi les nombreuses dédicaces, nous relevons des grands prêtres

Sur une inscription, est également rappelée la charge de porter la statue (divine), une tâche que le personnage accomplissait peut-être à l’occasion de processions ou de cérémonies oraculaires. Les fêtes religieuses phéniciennes consistaient en effet surtout en pèlerinages. L’un des plus célèbres, en l’honneur d’Adonis (le jeune dieu qui meurt puis renaît), avait lieu au Liban, et avant d’atteindre les sommets du Liban, les pèlerins s’arrêtaient en plusieurs endroits pour commémorer les étapes de la chasse d’Adonis.

Les temples phéniciens avaient leur vie propre et étaient administrés selon des lois qui leur étaient propres, et on y trouvait de nombreux serviteurs et gardiens attachés au culte, ainsi que des artisans.

Cymbales en bronze, IVe-IIIe siècle av. J.-C. Oran, Musée National A. ZabanaAux dieux, on sacrifiait surtout des substances alimentaires que l’on brûlait en holocauste sur les autels. On a retrouvé des tarifs sacrificiels (tels que le Tarif de Marseille, qui date du IIIe siècle av. J.-C. ) sur lequel est indiquée la valeur des offres. La plus importante était celle du bœuf, suivi du veau et du cerf, du mouton et du bélier, de l’agneau et du cabri, des oiseaux, du blé, de l’huile, du lait et du vin.

 

 

 

 

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