Les tophet
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Les tophet

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Stèle votive en calcaire de Guelma, IIIe siècle av. J.-C. GuelmaTOPHET est un terme d’origine biblique (2 Rois, 23:10; Jérémie, 7:31), indiquant un haut lieu sacré de la vallée Ben Hinnon dans la Palestine antique, où les enfants étaient « passés par le feu » en l’honneur du dieu Moloch ou Melqart.

Certaines sources classiques font référence à des sacrifices humains, et cette pratique semble confirmée par les restes d’os calcinés retrouvés sur ces aires sacrées. Cependant, le rite qui avait lieu dans le tophet est sujet à diverses interprétations.

Stèle votive en grès à quatre registres provenant de Cherchel. IIe siècle av. J.-C.Cherchel, MuséeLa première hypothèse considère que les restes incinérés d’enfants trouvés dans les tophet de Carthage, Sicile et Sardaigne se réfèrent à des sacrifices humains tels que ceux qui sont décrits dans l’Ancien testament. Dans les villes puniques, les tophet surgissaient généralement dans des zones isolées de l’acropole, souvent en position surélevée et disposés comme des sanctuaires à ciel ouvert délimités par une clôture. À l’intérieur, on trouve de nombreuses urnes en terre cuite avec des restes d’enfants et de nouveaux-nés, parfois mêlés à des os d’animaux de petite taille, ou bien comportant exclusivement des restes d’animaux, selon l’usage relatif au rituel de substitution. En signe du don votif, on dressait des stèles figurées et/ou portant des inscriptions où était mentionné le rite appelé molk, relatif au culte de Tanit / Tannit et Baal. La victime était tuée et partiellement ou totalement (holocauste) brûlée, même si l’on n’a pas encore trouvé de traces archéologiques de l’emplacement réservé à cet effet. Les cendres étaient ensuite conservées. Les victimes étaient probablement d’âge inférieur à deux ans, des deux sexes, et ne soufraient probablement d’aucune infirmité ou handicap. On sacrifiait également des fœtus.

La deuxième hypothèse considère les tophet comme des aires de sépulture séparées (ils se trouvent souvent, en effet, à proximité des nécropoles), destinées aux tombes infantiles. Dans ce cas, la citation biblique d’un « passage par le feu » se réfèrerait à un rite sans épanchement de sang, d’initiation des enfant, et les sources classiques qui en parlent pourraient être le fruit de la propagande romaine contre Carthage.

Stèle votive en calcaire du sanctuaire de l'ancienne Hippo Regius. IIe–Ier  siècle av. J.-C. Annaba, MuséeAprès la chute de Carthage, ce type de culte continua d’être pratiqué, mais le rituel fut modifié, et les substitutions d’animaux à la place des enfants se firent plus fréquentes, et les stèles assumèrent des formes de plus en plus articulées et complexes.

En Algérie, l’exemple de tophet le plus connu est celui de Cirta. D’autres tophet sont probablement attestés dans d’autres sites algériens, comme à Guelma (Calama), à 75 kilomètres à l’est de Cirta. Il s’agit d’un centre fortement punicisé, à tel point qu’à l’époque impériale tardive on y trouvait encore des inscriptions en néo-punique. À Aïn-Nechma (Thabarbusis), à cinq kilomètres au sud-est de Guelma, a été mis à jour un sanctuaire à ciel ouvert dédié à Saturne, à l’époque romaine, qui était précédemment consacré à Baal Hammon.

À Tipasa, où a été identifiée une aire sacrée avec des stèles votives anépigraphes, des tables d’offrandes et des vases contenant des restes incinérés de victimes sacrificielles, on suppose l’existence d’un tophet datant du I-IIe siècle ap. J.-C.

Des stèles comparables à celles, dédicatoires, caractérisant les tophet ont été trouvées à Arzew (Portus Magnus, sur la côte oranaise), Tirekbine, dans la région de Sigus; Ksiba Mraou (Civitas Pophtensis), avec temple et stèle votive dédiée à Saturne.

 

Plan du sanctuaire de El-HofraLe sanctuaire de Cirta

Le sanctuaire de Cirta (Constantine), surgit sur un massif rocheux au milieu d’une anse du Wadi Rhummel. C’est l’un des monuments les plus importants de l’histoire de l’Algérie punico-numide.

Les circonstances fortuites de sa découverte et les épisodes qui l’ont caractérisée en ont fait une structure d’une compréhension difficile.

Quelques années plus tard, des stèles furent découvertes au pied de la colline de El-Hofra dans un terrain où l’on s’apprêtait à planter de la vigne. L’italien Lazare Costa, décida de mener des recherches en vue d’éventuelles autres trouvailles archéologiques, et c’est ainsi qu’il découvrit 130-140 stèles environ. Elles étaient enterrées à une profondeur de 30 à 40 cm et disposées régulièrement sur une rangée, très espacées l’une de l’autre.

Dans les années cinquante du siècle dernier, les enquêtes qui furent menées sur le lieu de construction de l’hôtel Transatlantique portèrent à la découverte de stèles posées à plat sur le sol, accompagnées de fragments de céramique provenant pour la majeure partie de boîtes à onguent et de deux monnaies, dont l’une est probablement reconduisible au règne de Massinissa, avec un cheval au galop et les lettres mem et nun sur le revers, et l’autre au règne de Claude.

Stèle votive du sanctuaire d’El Hofra, IIIe siècle av.-J.C. Constantine. Musée National CirtaMalheureusement, nous ne connaissons pas l’emplacement exact du sanctuaire, des enquêtes ultérieures et plus approfondies étant rendues difficiles par la présence de la ville moderne. Les structures d’un sanctuaire ont cependant été mise à jours aux abords de l’hôtel Transatlantique, occupant une position panoramique au-dessus d’un promontoire entouré par un anse du Wadi Rhummel, à un km du centre de l’actuelle Constantine. La situation de ces structures renforce encore le rôle sacré symbolique de ce sanctuaire péri-urbain, placé non loin du centre habité, dans un espace transitoire entre ville et campagne, et donc excentré pour des motivations fonctionnelles ou rituelles, pourvu de grands espaces d’agrégation, tels que la cour, pour les réunions des fidèles, entourée d’un portique, et au centre de laquelle surgit la cellule qui hébergeait la statue de la divinité, datable au IIIe siècle av. J.-C.

Stèle votive du sanctuaire d’El Hofra, IIIe siècle av.-J.C. Constantine. Musée National CirtaCe sanctuaire avait certainement une connexion symbolique avec le tophet, mais il n’était pas nécessairement ni partie intégrante, ni évolution de celui-ci. Des sondages effectués aux niveaux souterrains du sanctuaire, ont permis de mettre en évidence des structures préexistantes de type domestique.

Le tophet est actuellement documenté par la grande quantité et variété de stèles retrouvées (plus de 700). Ces stèles comportent soit des inscriptions soit des figures, dont seulement quelques-unes étaient accompagnées de boîtes à onguent, mais d’aucune urne.

 

Les inscriptions peuvent être divisées en fonction des thématiques des la manière suivante :

- Dédicaces à Baal Hammon et Tanit et à Baal Addir et à d’autres divinités
- Inscriptions avec locution (mlk ‘dm, mlk ‘mr)
- Inscriptions sacerdotales
- Inscriptions militaires
- Inscriptions qui mentionnent un titre personnel ou un métier
- Inscriptions avec toponyme ou ethnique
- Dédicaces de personnes se définissant « citadins »

Stèle votive du sanctuaire d’El Hofra, IIIe siècle av.-J.C. Constantine. Musée National CirtaLes représentations du répertoire de Cirta sont très variées, caractéristiques des tophet de la période punique et néo-punique. On y trouve fréquemment des palmes, des caducées, des croissants, des main bénissant, en compagnie de divinités, d’armes et de trophées, avec le signe plus diffus de Tanit, qui acquiert, au fil du temps, une forme de plus en plus humaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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