… Dieu donna le Sahara à l’homme pour lui faire retrouver son âme (antique dicton Touareg)

Strabon, quant à lui, comparait le territoire à une « peau de panthère », avec ses concentrations d’habitations entourées de terres désertes dépourvues d’eau alternant avec des amas sableux et des endroits inaccessibles protégeant jalousement les trésors cachés de l’Afrique Noire.
L’homme s’est ingénié depuis les temps les plus reculés à exploiter et vivre le désert, créant des points d’eau et en faisant des lieux d’échange où s’arrêter pour faire une pause. La société des oasis dépend totalement des produits de la terre, et le temps quotidien est scandé par le rythme des activités agraires. L’alimentation se base sur les quelques variétés cultivées : les quatre céréales – blé, orge, sorgho e millet –, de rares arbres fruitiers – figuiers, grenadiers, vignes et agrumes – et quelques légumes. Le palmier dattier, indispensable aussi bien dans l’alimentation que dans les constructions, y tient une place essentielle.
La société préhistorique qui a su le mieux mettre à profit les ressources de l’oasis est le peuple des Capsiens. Cette civilisation forme le substrat des peuples méditerranéens et berbères et s’est développée sur une région qui s’étend des profondeurs du Maghreb jusqu’au Sahara. Les Capsiens vivaient dans des cabanes circulaires autour de grands feux où ils cuisinaient des escargots. Comme le rapporte Hérodote, leurs cabanes étaient disposées en agglomérats autour de petites collines de sel et d’eau. Ils avaient leurs propres rituels funéraires, enterrant leurs morts en position fœtale et recouvrant la dépouille d’ocre rose.
Leur production artistique est surprenante et est constituée de peintures et d’images gravées ou peintes qui ornent de leur inimitable tracé expressif et hautement significatif, les roches et les massifs du grand Atlas Saharien, dans le Tassili n'Ajjer, le Tassili du Hogar et le Tassili de l’Immidir, (Algérie), illustrant les dangers et les activités quotidiennes, ainsi que les cycles mythologiques fondateurs de leur société.
Quand les Phéniciens débarquèrent en Afrique occidentale, ils entrèrent en contact avec ces éléments autochtones, qui continuèrent à maintenir leur style de vie tout en interagissant avec eux. Les Gétules constituaient une forte composante de ces populations ; divisés en divers groupes tribaux, ils se déplaçaient entre la côte méridionale de la Maurétanie, la région du Wadi Djedi et les Tell du nord, dans l’Afrique proconsulaire. Les Garamantes, quant à eux, se trouvaient plus au sud et les Éthiopiens occupaient la région entre les deux Syrtes. Ces populations, qui ne se distinguent des Numide et des Maures ni sur le plan de la race, ni sur celui du mode de vie, semblent avoir connu un développement culturel bien peu homogène, et l’on ne constate de traces d’urbanisation que dans quelques rares exemples, tels que Capsa, fondée par les Phéniciens, d’après Orose (V, 15, 8). Une inscription mentionnant des suffètes, et constituant donc un témoignage d’un éventuel passé punique non documenté sur le plan archéologique, date de 103-114 av. J.-C, sous le règne de Trajan.