Les métiers

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Affleurement de cuivre dans la zone autour des Andalouses (Oran)Dans les villes phéniciennes d’Occident, les activités artisanales constituaient la base de l’économie urbaine, permettant de satisfaire non seulement les nécessités quotidiennes de la population commune, mais également celles des élites et de la classe sacerdotale.

Dans les sites les plus antiques, fondés entre la fin du VIIe et le VIe siècle av. J.-C., les installations productives se trouvaient en marge de la ville et formaient une sorte de ceinture industrielle comprenant des ateliers de traitement de la céramique et de la métallurgie 1. À partir du VIe siècle av. J.-C., la réorganisation politique et économique imposée par Carthage dans le Bassin Méditerranéen tout entier eut des répercussions également sur le travail artisanal, qui se structura sur une forme de production à grande échelle, comportant l’emploi de main d’œuvre servile en particulier dans les productions des grandes entreprises urbaines qui opéraient dans le secteur du bâtiment, des chantiers navals, de la confection d’armes ainsi que de la céramique de transport et d’usage commun. Les ateliers spécialisés et les boutiques exigeant des connaissances techniques et une habilité particulière, tels que ceux qui traitaient de la métallurgie ou de l’orfèvrerie, ou qui se consacraient au travail de l’ivoire, demeuraient aux mains de familles qui se transmettaient le métier de père en fils.

Fer de lance. Oran, Musée National A. ZabanaLa découverte dans les tombes de produits non finis et d’instruments utilisés par les artisans révèle la conscience qu’avaient ces derniers de leur propre fonction sociale, également confirmée par la documentation des stèles votives déposées dans les tophet, sur lesquelles sont représentés les outils de travail par lesquels les auteurs de la dédicace indiquent leur profession de potier, sculpteur, fondeur, ou même d’ingénieur du bâtiment. Les stèles du tophet de Cirta (Constantine) documentent un menuisier, un médecin et un fabricant d’arcs.

Dans l’économie phénicienne et punique, la production, le traitement et la commercialisation des métaux occupaient une place particulièrement importante. Si les fours de fusion permettant la transformation du minerai en métal, qui produisaient une grande quantité de scories, pouvaient se trouver dans une zone différente de celle d’extraction, ils étaient toujours situés en-dehors des centres urbains, dans des lieux peu caractérisés sur le plan archéologique et urbanistique.

Passoire de métallurgiste. Ier siècle av. J.-C. Annaba, MuséeLes boutiques, quant à elles, avaient leur place parmi les habitations et hébergeaient généralement une modeste activité polyfonctionnelle de fusion, dont il est difficile de distinguer les diverses productions métalliques.

On ne dispose, en Algérie, d’aucun témoignage archéologique relatif à des ateliers remontant à l’époque punique, mais une stèle du tophet d’El-Hofra, à Constantine, atteste un forgeron, en punique nsk, de la racine nsk « fondre ». Dans la documentation épigraphique carthaginoise, on relève également la spécification de fondeurs d’or (nsk hrs), de fer (nsk hbrzl), de bronze (nsk hnhšt), de métal fondu (nsk hnskt). Les attestations iconographiques, comprises, de même que les inscriptions, dans un arc temporel allant du IIIe au IIe siècle av. J.-C. sont assez rares. Des outils tels que tenailles, marteaux, soufflets sont présents uniquement sur deux stèles du tophet de Carthage.

Il est difficile de dire si les objets métalliques trouvés dans des contextes puniques algériens sont ou non de production locale. Il est fort probable que le soient les armes en fer provenant de Rachgoun et Bethioua, ainsi que celles conservées dans les musées d’Annaba et de Constantine. Les amulettes en bronze conservées à Oran, de tradition égyptienne, sont probablement elles aussi de production locale, de même que l’amulette féminine du Musée de Constantine.

La production que l’on peut attribuer avec certitude à des artisans locaux est la frappe de monnaie qui se développe dans de nombreuses villes de la côte, des terres intérieures d’Algérie et dans les royaumes de Numidie et Maurétanie à partir de la fin du IIe siècle av. J.-C.

Monnaie en argent de l'atelier de Carthage. 200-146 av. J.-C. Constantine, Musée National Cirta

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